Les années NBA-Development League

Réorientation

En 2005, la NBA sent qu’il y a besoin d’une reprise en main. Le pari des franchises dans le sud-est est un échec. Et pourtant un créneau existe, il faut en tirer parti. La CBA est à l’agonie, et la ligue en profite pour attirer ses équipes les plus stables. Il s’agit d’une vraie réorientation, non seulement géographique, mais aussi philosophique. D’une part, la NBDL est renommée NBA Development League, soit NBADL. Désormais, chaque franchise NBA peut envoyer deux de ses joueurs ayant moins de deux ans d’expérience à l’étage en dessous. Et de plus, le début d’une tendance, les D-Fenders de Los Angeles deviennent la toute première équipe détenue par leur franchise mère en 2006-2007. De quoi permettre aux Lakers d’apprendre aux joueurs en réserve leurs systèmes de jeu. Et de faire en sorte qu’ils s’intègrent plus facilement lorsqu’ils sont appelés avec l’équipe première.

L’attractivité et le spectacle ne sont pas oubliés pour autant, car le premier All Star Game est organisé. Pops Mensah-Bonsu, qui deviendra plus tard le manager général des Capital City Go-Go en est le meilleur joueur, avec 30 points (à 11 sur 13), 7 rebonds et 2 contres.

En parallèle, la NBADL ne se contente pas de former des joueurs, mais permet à de jeunes entraîneurs de faire leurs armes pour se faire repérer. En 2008-2009, Quin Snyder emmène les Toros d’Austin vers les sommets, et il faut un très grand duo (Sonny Weems et Eddie Gill) pour que Colorado les sorte en finale de conférence. Plus au nord c’est Nick Nurse qui transforme l’Energy d’Iowa en forteresse imprenable. Trois saisons au sommet, et une fin en apothéose avec le titre en 2011.

La ligue permet aussi d’autres innovations, et en novembre 2009 Nancy Lieberman devient la première femme à prendre la tête d’une équipe NBA ou Dleague. Elle passe une saison à la tête des Legends, mais termine avec un bilan négatif, avec une élimination de Texas au premier tour des playoffs.

Vers plus d’intégration

Malgré cela, quelque chose manque encore aux franchises NBA. Avec l’organisation telle qu’elle est en place, les équipes n’ont pas vraiment la main sur le développement de leurs prospects. Impossible de maîtriser le temps passé sur le parquet et les systèmes de jeu lorsque chaque équipe Dleague est liée à 3, 4 voire 5 franchises NBA. Peu à peu, tout est mis en place pour que cette ligue puisse vraiment accompagner sa grande sœur. Pas comme l’ABA, qui a fait le pari d’avoir le plus d’équipes possible quelle que soit leur qualité, mais plutôt de manière raisonnée, optant pour des formations stables et pérennes. 17 équipes fin 2013, puis 18, 19, 22. Chaque saison apporte son lot de nouveautés.

Pour aider à crédibiliser ce développement, il manque cependant encore quelque chose : l’exposition. Youtube y avait contribué jusqu’ici, mais la NBA veut aller plus loin. C’est donc sur Facebook Live que la ligue migre pour diffuser les rencontres. Les débuts sont techniquement compliqués, mais les joueurs assurent le spectacle. Fred VanVleet et Pascal Siakam (même si 5 matchs seulement) sont les fers de lance des Raptors qui iront jusqu’au titre cette saison là. Dejounte Murray, Clint Capella et Terry Rozier font aussi des passages dans l’antichambre dans le même temps. Des noms qui apportent de la qualité qui mérite d’être diffusée.